|   Et c'est parti ... 
            
   Bon  allez je vous donne la recette          
    Tout  ça c'est d'abord grâce a mon chef qui est Ok pour me signer une RTT  a 11h 45 pour l'après midi: ça me permet de suivre la météo toute  la matinée et d'écouter les balises FFVL sur le site des z'éléph.    Et  puis voilà puisque Bruno n'était pas dispo je me décide pour St  Marcel, les plafs à 2500 2800 ça devrait marcher.    Un  sandwich avalé sur l'autoroute et je file sur Chapareillan espérant  retrouver quelques attardés sur le parking de l'église. Que nenni,  le parking est squatté par une bande de manouche. Je monte au déco  en regardant les voiles qui sont déjà loin devant sous les nuages  en formation, je suis a la bourre et tout seul avec la voiture au  déco ça promet pour la récup de ce soir si je me vache loin.    Et  voila qu'a l'embranchement de St Marcel un quidam fait du stop avec  sa voile sur le dos, je le récupère, il a décollé il y a une  heure et n'a pas pu raccrocher, il remonte récupérer sa voiture et  va retourner a la maison. Trop tard semble t'il pour redécoller!    Je  suis motivé a fond et a voir les conditions il fini par décider de  m'accompagner; on fait un peu plus connaissance il est au z'éléph  et vole plutôt très bien, c'est Nicolas Remond ; très sympa,  on grimpe au galop vers le déco. Les voiles étendues a la hâte on  décide de se mettre en radio sur la fréquence club et d'essayer de  voler ensemble avec l'objectif de traverser vers les Bauges au  retour de Grenoble. Ca commence mal; je décolle mais Nicolas rate  son envol il est obligé d'étaler sa voile a nouveau en transpirant  fort car on s'est habillé comme des cosmonautes en prévision de  gros plafonds. Et effectivement dès la sortie de falaise ça  monte fort je suis rapidement a 1500 et je vais faire la balise  de Bellecombette (c'est la première fois que je prends cette  précaution) et je reviens dans la pompe de St Marcel qui va me  monter a 2200 et me permettra de raccrocher directement les falaises  hautes du Granier. Nicolas rame un peu et suivra la falaise un peu  plus bas. Quand on est pressé on fait des conneries, je me rends  compte que l'un de mes mousquetons est a l'horizontal il c'est tourné  dans la sangle de sellette et travaille donc dans le mauvais sens,  j'attends le sommet du thermique pour me pendre a l'élévateur et  corriger la situation, ça va mieux dans le bon sens.    J'essaie  de voir Nicolas mais je ne repère pas sa voile, je suis déjà a  2700 et il est un peu en arrière; c'est parti pour Grenoble,  j'essaie de tout faire pour rester toujours aux nuages; ça caille  et les trouées au soleil sont assez rare, quelques voiles devant me  donnent de précieuses indications sur les zones qui dégueulent et  que j'évite avec soin, quand ça monte j'en profite un max a tel  point que je suis souvent dans les barbules.    En  face de moi commencent à arriver les voiles qui reviennent du St  Eynard ; que des guns de courses qui avancent comme des avions.  En fait je n'avance pas si mal non : 40 km/h au GPS et  j'arrive frigorifié a la dent de Crolles a plus de 2500m d'altitude  avec en face de moi au moins 20 voiles qui font le plein sur la dent.  En radio je sais que Nicolas est au niveau des falaises. Transition  sur le St Eynard a 2700 et je ferais en sorte de rester a cette  altitude jusqu'au fort; bonne option quand je vois galérer les  voiles dans la combe bien plus bas. Seul bémol a force de monter je  me trouve sous un nuage très large et je suis pris dans la ouate qui  s'épaissit de plus en plus, je consulte le GPS pour sortir vers  l'Ouest ou j'ai des trouées de ciel bleu, a aucun moment je ne perds  totalement la visibilité du sol mais c'état limite.    Je  tourne au St Eynard et croise Nicolas qui est toujours plus bas mais  il avance vite.    A  la dent de Crolles je perds pas mal je suis a 2000 et je refais le  plein tranquillement, les conditions sont saines et les ascendances  de 2 a 3 m/s un peu chaotiques sous les nuages.    J'attends  Nicolas et pense l'avoir repérer mais en radio on se rend compte que  nous sommes maintenant à coté l'un de l'autre, chacun suivait  une mauvaise voile, ça fait du bien d'être moins seul.    On  continue à fond a 2500 m vers le Granier . Et c'est là que j'ai une  apparition: En dessous de moi, une voile bleue monte fort dans le  thermique, cette voile, ce style, cette combine bleue, j'ai déjà  vu ça quelque part, je me rapproche: mais c'est bien  sur !  C'est DOM. Je crie et elle me répond mais je ne comprends rien, je  crois comprendre qu'elle va sur Grenoble, tant pis nous ne ferons pas  route ensemble mais c'est rassurant de rencontre sous les nuages gris  un téméraire oiseau bleu.    Le  Granier face Ouest et nous sommes rapidement a 2800 juste sous le  nuage qui a la bonne idée de dériver vers Montmélian, On décide  de se lancer dans la transition vers la Savoyarde, Nicolas va prendre  vers le Nord en laisse de chien, je tente le tout droit , le léger  courant d'Ouest nous pousse dans la bonne direction .C'est  l'expérience de Nicolas qui l'emporte et il arrive plus haut que  moi, je suis obligé de me refaire sur le relief, nous sommes vite  ensemble et transitons sur les rochers avant la Galope en compagnie  de 3 ou 4 autre pilotes.    Nicolas  prend la bonne option de faire un gros plein devant le relief, je  suis trop impatient et tire direct sur les rochers en direction des  Aillons, je payerai cette décision jusqu'à Rossane. Impossible de  monter suffisamment au dessus de la crête et je me fais secouer  grave, une belle fermeture me décide à tirer direct vers le  Colombier qui est encore au soleil, je longe les faces au dessus  d'Aillons le Vieux et travaille chaque petite combe jusqu'a  Rossane ou je finirai par sortir au sommet.    Nicolas  a bien joué, il est monté très haut au dessus du col des prés et  a pu rejoindre direct le sommet de Rossane ou il fera un plein a 2800  en m'attendant.    A  la radio il hésite et propose de tirer direct sur le Margériaz, il  a peur d'être coincé pour le retour il est 17h 30,  je le rassure  puisque j'ai volé lundi et qu'a 7 heures du soir ça donnait  encore fort. On se lance pour le Roc des Bœufs, Nicolas est bien  devant et je rame au dessus de Rossane pour monter et transiter a  2600, j'arriverai juste sous le niveau des falaises du Roc des Bœuf  ou j'attrape un bon thermique qui me remontera a 2750.    Plus  de radio, je me rends compte que ma batterie est a plat, j'ai  heureusement une radio de rechange, ça remarche même si j'ai mal  remis mon micro et je capte Bruno qui est parti du Revard et va vers  le Semnoz, il fera presque les 50 bornes a cette heure tardive.    Nicolas  est au dessus de la montagne du Charbon et transite sur le Margériaz,  par la gauche, je traverserai la vallée tout droit au dessus de la  Motte en Bauges    Le  Margériaz magique nous accueille sur sa crête ascenseur ; pas  un virage jusqu'au sommet et Je rejoins Nicolas dans le thermique  ou se trouve une autre voile et deux planeurs.    On  commençait à être euphorique mais vu du haut de Margériaz,  Chapareillan semble si loin que l'on commence à douter ; ou  faut il passer ? Au dessus du Mont St Michel, plus a droite ou  plus a gauche sur la Savoyarde ?    Nicolas  se lance  a 2800 en prenant plutôt a droite ; je continue ma  stratégie du tout droit en quittant le thermique a 2600. C'est  dans ces moments que l'on trouve que nos voiles n'avancent pas et  ne planent pas !!    La  décision de Nicolas qui dégueule sur Challes d'essayer de se  refaire sur le relief est la bonne, il me rejoint sur le sommet et  nous revoilà dans un thermique au dessus de Chignin, il n'est pas  très costaud a cette heure tardive on décide de se lancer dans le  final vers 1500m, le léger vent de Nord Ouest va nous faire voler en  crabe jusqu'a Chapareillan qui est déjà dans l'ombre, il nous  semble que c'est gagné et effectivement nous ferons un dernier  virage sur Chapareillan avant de nous poser vers l'usine. Il est 19  heures    On  l'a fait !       A  ce moment je ne sais pas quelle distance on a effectué mais Nicolas  m'assure que c'est plus de 100 bornes, on a bien fait aussi de  faire la balise de Bellecombette, le parcours est bouclé.    En  fait ce sera 134 bornes en triangle soit 160 points CFD    Cerise  sur le gâteau un autre Nicolas des Z'éléph est a l'attero et  va nous remonter au déco récupérer les voitures mais l'urgence  c'est de trouver un bar au village et fêter ça devant un demi  bien frais.    Seul  bémol, le GPS de Nicolas est tombé en panne de piles dans la  transition vers Chapareillan.    Journée  exceptionnelle, aérologie forte mais saine, dans ces conditions tout  pilote motivé pouvait faire ce parcours ou même bien mieux.    J'aurais  peut être réussi le vol seul mais a deux c'est bien plus  confortable et motivant.    Pour  moi l'étape suivante serait 200 ! On joue plus dans la même  cours donc ça m'intéresse pas, je préfère refaire 50 bornes  avec chacun de vous    A+ Raymond
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